Réchauffer les cœurs ou surchauffer la Terre : le dilemme des cheminées.

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Elles sont là, elles ne bougent pas et pourtant notre utilisation a bien évolué dans le temps. Les cheminées ont jadis eu une part importante dans la vie des Français. Elles font toujours parties des demandes des acheteurs : entre 2002 et 2006, le marché total des cheminées et poêles a enregistré une croissance de près de 93 %, selon la société d’étude MSI.  Mais à l’heure du gaz et de l’électricité, leur utilité première a changé. Mais pourquoi sont-elles alors toujours là ? 2 générations, c’est peu mais pourtant, avec la vitesse du développement de ces dernières décennies, certaines choses ont changé.

Monique S., retraitée a toujours vécu avec une cheminée dans son lieu de vie, et dans son entourage, presque tout le monde en avait. Pendant son enfance, la cheminée et le poêle à bois étaient les seuls moyens de se chauffer, et ce, des années 50 aux années 70. Et même lors des années 80, lorsque que son mari et elle ont construit une villa provençale, il leur était impensable de ne pas avoir de cheminée. Ensuite, avec le progrès sont apparus l’électricité et le gaz et les cheminées ont perdues leur fonction indispensable et leur utilité.

Lorsque sa fille Mélanie S. a emménagé chez elle, la cheminée n’était pas du tout un critère de choix, seulement un petit plus. Elle se rappelle son père qui chauffait la maison avec la cheminée. Mais elle ne l’utilise éventuellement que pour des raisons économiques. Et à la question « Si vous venez à déménager, prendriez-vous un lieu de vie avec un cheminée et pourquoi ? », celle-ci me répond « Pourquoi pas ». Il est évident que ce n’est pas le caractère économique trop peu important de la cheminée qui lui donne envie d’éventuellement garder une cheminée. Mais alors, qu’ont donc de spécial les cheminées pour que deux femmes de générations les apprécient et y tiennent ?

Toutes deux ont en vérité une relation sentimental à la cheminée. Monique S. me raconte la convivialité autour du feu et ses souvenirs d’enfance, le spectacle magique que représentait le feu pour elle et les cadeaux au pied de la cheminée. Ce même sentiment se retrouve chez sa fille Mélanie S. qui me parle des fêtes de noël, de la chaleur humaine des discussions et des rire au coin du feu, et de sa fierté enfant lorsqu’elle allumait le feu.

Il y a donc un attrait conviviale indéniable à la cheminée, mais à quel prix. Il faut bien se rappeler que, malgré la loi relative à la transition énergétique qui prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale brute d’énergie en 2030, la combustion dégage beaucoup d’émissions. Il n’est pas rare d’observer des pics de pollutions dans las grandes villes mais aussi dans les vallées alpines due à la consommation de bois et à la vallée qui n’évacue pas la pollution par des courants d’air.  Cette pollution causée par une énergie renouvelable est un véritable problème, mais pas insurmontable. Il y a en effet quelques astuces pour pouvoir faire des réunions au coin du feu sans trop polluer.

Certains bois sont moins pollueurs comme le hêtre ou le charme. Il est cependant déconseillé d’utiliser du chêne ou des résineux. Le bois humide augmente jusqu’à 25% les émissions et réduit la chaleur diffusée. De plus, allumer par le haut, donc mettre les grosses buches en bas et le petit bois en haut, peut réduire les émissions de 30% à 50%. Il existe aussi des types de chauffage au bois meilleur que les autres. L’INERIS indique que les chaudières domestiques à granulés, à buches ou à plaquette sont à privilégier, avec les poêles à granulés. En effet, ceux-ci ont le meilleur rapport entre leur performance énergétiques et leur performance environnementale. Mais il faut se rendre à l’évidence, la cheminée traditionnelle, bien qu’elle garde un aspect authentique et convivial, n’est plus recommandable.

Alors modernisons notre cheminée et nos mœurs avec et dorénavant, rassemblons-nous devant un poêle à granulés et ainsi, réchauffons nos cœurs sans surchauffer la Terre.

Lou-Anne Desfoux

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