La réforme du bac qui fait bouillonner les français !

Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer présente en 2018 son « nouveau bac » qu’il estime plus adapté pour la future orientation professionnelle des élèves. Cette réforme s’appliquera dès le bac 2021.

L’essentiel de la réforme ?

 – Décloisonner le baccalauréat général en supprimant les séries générales. Le système de la répartition des classes par séries (série littéraire, ou série scientifique, ou série économique et sociale) sera abandonné en faveur d’un nouveau système articulant disciplines communes (obligatoires) et disciplines d’enseignement de spécialité (trois au choix en première et deux au choix, parmi celles déjà pratiquées en première, en terminale).

 –  Réduire le nombre d’épreuves pour recentrer l’examen sur un plus petit nombre de matières. Un lycéen passe aujourd’hui une douzaine d’examens, répartie sur 2 ans. Ce nombre sera nettement réduit, pour donner plus de place au contrôle continu. 40 % de la note finale sera désormais fixée en contrôle continu et 60 % via les notes finales.

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Pourquoi fait-elle bouillonner l’hexagone ?

Témoignages d’enseignants défavorables et favorables à la réforme :

  •  « Je suis totalement contre cette réforme pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle est synonyme d’une fin de bac national pour un diplôme local et inégalitaire car tous les lycées n’auront pas l’ensemble des options proposées dans la réforme. De plus, la fin des filières marque l’arrêt des classes puisque les élèves ne sauront regroupés que par leurs spécialités, il n’y aura donc plus d’ambiance de classe, plus de projets pédagogiques. J’avais pour habitudes d’emmener mes élèves au parlement européen chaque année mais avec la réforme cela risque d’être compliqué. Par ailleurs, faire choisir à des élèves de 15 ans des spécialités est je trouve beaucoup trop tôt, ils sont encore immatures. Dans un aspect plus social, on sait pertinemment que les enfants de classes favorisés vont se diriger vers les anciennes matières de la filière scientifique, donc le but initial du ministre de l’éducation qui était de désacraliser certaines filières ne sera en aucun cas effectif. En plus, les enseignants ne seront plus rémunérés pour la correction des copies alors que cela reste une charge de travail considérable. Enfin, les examens qui sont censés se tenir en janvier sont bien trop tôt pour effectuer des séquences dignes de ce nom, le temps d’apprentissage pour les élèves y sera réduit considérablement, c’est en fait un bac au rabais ! »    

Mr. ABA, Enseignant en sciences sociales et d’économie au lycée Ismaël Dauphin de Cavaillon (84)

Cependant, tout n’est pas noir non plus. En effet, certains professeurs accueillent avec enthousiasme ce désir de changer un examen qui commençait à se faire vieux pour beaucoup. 

Zone de Texte:
  • « Je vois cette réforme comme une excellente opportunité pour les élèves, ça va leur permettre de mieux choisir leur orientation, de ne plus être cantonnés à une filière en particulier. Quand on voit les résultats dans le supérieur, notamment à l’université, on peut se dire que l’ancienne formule ne préparait pas assez bien les élèves à l’après-bac, c’était une nécessité de changer ça. C’est une idée audacieuse et intéressante. J’aurais adoré avoir ça lorsque j’étais moi-même lycéenne. Cependant, un certain nombre de problèmes techniques se posent, en particulier pour les ex ES qui devront choisir entre pas de maths ou les maths de S. En tant que professeure de mathématiques, je peux vous dire que le niveau dans ma matière est de plus en plus catastrophique. Il reste toujours certes une bonne proportion de bons élèves, mais globalement, les bases de calcul élémentaire, ou bien la capacité de concentration, sont des points très faibles. Cette réforme veut remédier à cela, on va voir. »

Mme. Magnon, Enseignante en mathématiques au lycée Saint Louis de Crest (26)

        La réforme du bac crée donc des avis divergents au sein du corps enseignant et de l’éducation nationale en général. Bien que nous ayons vu ici deux points de vue opposés, cette réforme rassemble plus d’opposants que de personnes favorables à ces modifications sur le diplôme français le plus connu. Reste à savoir si les points forts évoqués par le ministre de l’éducation nationale tiendront toutes ses promesses, ou si cela ne fera que décrédibiliser ce dernier.

Kemacha Sara

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